Au moment où tous les yeux sont tournés vers le nouveau télescope James Webb, je propose de porter notre regard sur deux vieux clous datant de 45 ans : les sondes Voyager 1 et 2.
On connaît déjà la prouesse de la sonde martienne Opportunity parvenue sur Mars en 2004. Prévue pour fonctionner 3 mois, elle s’était éteinte après 15 ans de bons et loyaux services, parcourant une cinquantaine de kilomètres sur les cailloux de la planète.
Le programme Voyager
Tout aussi étonnante est la performance de Voyager 1 et Voyager 2, deux sondes lancées dans le Système solaire en 1977. Il y a 45 ans, on les envoyait dans l’espace pour survoler successivement Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Il s’agissait de bénéficier d’un « alignement des planètes » ne se produisant que tous les 175 ans et permettant à ces sondes de « sauter » d’une planète à l’autre par des effets de ricochet en économisant le carburant.
La mission a parfaitement réussi, puis les sondes ont poursuivi leur route vers l’extérieur du Système solaire. Elles ont franchi sa limite appelée héliopause. Il s’agit de la surface de rencontre du vent solaire (particules rapides émises par le Soleil) avec le vent interstellaire (particules venant de partout) qui forme une espèce de bulle.
Le franchissement de cette surface a été plein de renseignements et désormais les deux engins nous éclairent sur la composition du milieu interstellaire au-delà du Système solaire.
Quelle est la situation aujourd’hui ?
Après 45 ans, les deux sondes poursuivent leur route et disposent encore de quelques équipements valides leur permettant de mesurer les champs magnétiques et les radiations.
Le plus étonnant est que l’on puisse continuer à communiquer avec elles étant donné leur éloignement :
- Comment réussissent-elles à capter les signaux que nous leur envoyons, à une vingtaine de milliards de kilomètres de distance ? Comment parviennent-elles à nous envoyer, avec leur petite parabole, un signal que nous pouvons encore capter sur Terre ?
- Pour avoir une idée de cette distance, il est intéressant de savoir que les signaux radio qu’elles nous envoient voyagent à la vitesse de la lumière et mettent une vingtaine d’heures à nous parvenir.
Pourtant, la NASA communique toujours avec elles. Récemment, Voyager 1 a commencé à nous envoyer des messages incohérents. Les ingénieurs au sol ont découvert que ces signaux passaient par un ordinateur de bord défectueux. Ils sont parvenus à envoyer à la sonde une instruction pour qu’elle bascule sur un autre ordinateur, fonctionnel celui-là. Tout ceci est à couper le souffle !
Il est probable qu’un jour prochain, la NASA interrompra la mission, considérant qu’elle nous aura suffisamment renseignés. Et les deux Voyager fonctionneront peut-être toujours. Découvertes un jour par une civilisation extraterrestre dans la Galaxie, les deux sondes pourraient témoigner de l’état de la technologie sur Terre par le passé !