Les bonnes lectures
Et si le vivant était anarchique
Un ouvrage qui énonce avec force l’aspect stochastique des mécanismes génétiques : le rôle du hasard est clairement établi.
En génétique, un phénomène analogue au mythe newtonien s’est produit. Lorsqu’on a découvert le génome, on a cru détenir enfin la loi suprême déterminant l’ensemble de l’organisme. Beaucoup croyaient que chaque maladie pourrait s’associer à un gène précis, et prévoyaient des avancées considérables dans les thérapies.
Cette vision des choses est à rapprocher de l’idée newtonienne selon laquelle tout pourrait se résumer à quelques équations différentielles.
La vérité s’est avérée tout autre : un gène se raccorde typiquement à une dizaine de caractères dans l’organisme, sans rapport les uns avec les autres ; réciproquement, un caractère se raccorde à une dizaine de gènes tout aussi éloignés. Enfin, les gènes sont plus ou moins régulés les uns par les autres. Le « grand bricoleur de génie » a créé un système fortement intriqué, dans lequel l’aléa joue un rôle majeur.
Mais il est bien difficile pour l’Homme d’accepter le rôle fondamental du hasard dans la nature et de se défaire de l’idée qu’elle est une horloge dont on comprend tout, en observant ses rouages.
Le génome crée un environnement contraint dans lequel le hasard peut s’exprimer.
Jean-Jacques Kupiec. Les Liens qui Libèrent, 2019.
Xénobiologie. Vers d’autres vies
La vie sur Terre provient-elle d’ailleurs ? Existe-t-elle sur d’autres astres ? Ces questions nous tenailleront jusqu’à ce que nous ayons la réponse.
La xénobiologie s’intéresse à la vie « ailleurs », une science encore balbutiante mais combien passionnante.
Qui pouvait mieux nous l’expliquer qu’un astrophysicien et une biologiste ? Quelle gageure que celle de marier la complexité de l’astrophysique avec celle de la biologie !
Tout cela nous est livré avec en prime, la petite pointe de poésie toujours présente dans les ouvrages de Michel Cassé.
Marie-Christine Maurel et Michel Cassé. Odile Jacob, 2018.
L’Ordre du Temps
Un ouvrage aussi profond qu’aisé à comprendre, qui imprime une nouvelle conception du monde.
Carlo Rovelli nous explique que le temps n’existe pas au niveau microscopique : le jeu de la thermodynamique dans notre univers, est seul responsable de la flèche du temps.
Ce qui sous-tend cela, c’est le rôle essentiel du second principe : l’entropie est le véritable moteur de l’Univers.
Enfin, le théoricien de la théorie des cordes, laisse entrevoir que l’Univers microscopique, et en particulier l’espace-temps lui-même, émergeraient d’une échelle inférieure.
Carlo Rovelli. Flammarion, 2018.