Ce n’est pas le trou noir qui est photographié mais la matière proche de son horizon qui, très échauffée par la présence du trou noir et de son énorme champ gravitationnel, est devenue lumineuse. Il faut aussi préciser qu’il ne s’agit pas de lumière visible mais d’ondes millimétriques captées par des radiotélescopes.
Pour obtenir une grande résolution, on a formé un ensemble virtuel en combinant plusieurs télescopes répartis sur le globe terrestre. En rassemblant leurs images par informatique, on a obtenu l’équivalent d’un seul télescope de 12 000 km de diamètre, dont seules quelques petites parties du miroir seraient réfléchissantes.
Dans ce sens, on peut dire que la photo prise à travers cet interféromètre est équivalente à une photo usuelle prise par un seul télescope, mais avec une résolution plus fine.
C’est sur ce point que l’on s’écarte le plus d’une photographie « normale ». En effet, dans une photo habituelle, les rayons lumineux viennent en ligne droite, depuis tout point de l’objet, vers l’appareil photo. Dans le cas présent, le champ gravitationnel aux environs du trou noir est tel que les rayons se courbent et tournent autour de lui avant de tomber dedans ou bien de s’en échapper. Ainsi, l’essentiel des rayons lumineux venant vers nous, provient non pas de l’ensemble de l’objet, mais seulement d’une couronne autour de lui.
En résumé, on peut parler d’une vraie photo, mais d’un objet bien singulier.